(…) une attention soutenue, constante, qui débusque ce qui peut se cacher derrière mes « vouloir bien faire ». Une vigilance dans l’action, ferme et sans faiblesse, une vigilance dans un authentique lâcher prise où je n’accroche plus mes désirs, mes aspirations, mes espoirs et mes peurs à ce que j’accomplis. L’abandon total du fruit de l’action. Agir sans penser au résultat. Lâcher prise, couper court à toute supputation. Décrisper la pensée, ouvrir son coeur. Plus aucun effort à faire, plus de tension, pas de stress. Aucune volonté à faire passer. Je respire, je prends du recul, je me libère. Alors s’installent en moi, le calme, la paix. Une paix sereine et joyeuse. » G. Gilson
« Tentons une définition du yoga »
« Le yoga serait toute activité visant à la santé et au bonheur, menant à une meilleure compréhension de soi-même et ne faisant de tort à personne. Quelles seraient les conditions préalables à la pratique d’un tel yoga ? Quelles en sont les conditions nécessaires ?
L’intérêt.
Selon moi, il doit tout d’abord y avoir l’intérêt de le pratiquer. Aucune activité, aucune discipline n’amènera de résultats positifs si vous n’êtes pas motivé à deux niveaux : tout d’abord pour vous lancer dans cette activité, et ensuite pour continuer à la pratiquer. Sans intérêt, pas de yoga …
L’ouverture d’esprit.
Ensuite, il y a l’ouverture d’esprit vis-à-vis de la chose à apprendre. Si vous pensez comprendre quelque chose et posséder toutes les réponses, vous allez vous fermer à l’expérience bien que vous sembliez vous impliquer fortement. Vous n’allez pas changer, vous n’allez pas grandir, vous n’allez rien acquérir.
Un enseignant.
Continuons : il vous faut un « guide ». Bien sûr vous devez travailler par vous-même, mais si vous êtes tout seul vous ne pouvez avoir toute l’objectivité nécessaire afin d’assurer votre progression et de réorienter vos efforts. (…)
Pratiquer.
Enfin, vous devez avoir l’occasion de pratiquer. Ce que vous apprenez (…) vous devez l’essayer, le tester. Vous devez l’expérimenter. (…) Certaines modifications ne surviendront, certaines choses ne seront comprises qu’avec le temps et une application continue. » David Schonfeld
« Relation corps-mental-souffle »
« En fait, si nous pratiquons des postures de yoga, c’est beaucoup plus pour connaître notre corps que pour le rendre souple …
La pratique des postures a pour but principal de corriger dans le corps des imperfections qui y ont été importées par le mental. (…) Un mental instable affecte le corps et la respiration, sans parler des émotions… Les postures ont donc un effet purificateur sur et par le corps. (…)
Au sujet du mental, on peut parler d’états (calme, agité…) ou de qualités (clarté, confusions, pensées positives ou négatives…) La respiration influence tout cela. (…)
La relation entre le corps et le mental est intensifiée par l’utilisation du souffle. » TKV Désikachar
« Aujourd’hui, le monde du yoga »
Aujourd’hui, le monde du yoga est un monde multiple où de très nombreuses pédagogies cohabitent, donnant à chacun la possibilité de trouver la méthode qui lui conviendra le mieux. Mais quelle qu’elle soit, cette méthode, pour être du yoga, doit respecter des consignes de base : ne pas se faire mal, coordonner le mouvement avec le souffle, et développer la conscience et l’attention à ce que l’on fait. Lorsque ces trois ingrédients de base sont respectés, alors la méthode peut s’appeler yoga et vous pourrez constater qu’elle s’accompagne d’une véritable philosophie ou art de vivre.
La pratique du yoga est sous-tendue par cinq grands axes. La pratique du yoga est fondamentalement humaniste, impliquante, unifiante, globalisante, et pleine de sens. » L. Coudron
« Un beau joueur qui courrait sans bouger »
« »Il bougeait, il faisait les mêmes gestes que les autres (…) Mais, alors que les gestes des autres allaient vers leurs adversaires et tout le stade qui les regardait, les gestes de ce joueur restaient en lui-même, restaient concentrés sur lui, et ça lui donnait une présence, une intensité incroyable (…). Le joueur maori, il devenait un arbre, un grand chêne indestructible avec des racines profondes, un rayonnement puissant (…) et pourtant on avait la certitude que le grand chêne, il pouvait voler, qu’il allait être aussi rapide que l’air, malgré ou grâce à ses grandes racines (…). Un beau joueur qui courrait sans bouger. » M. Barbery
Pouvoir courir sans bouger … Trouver des gestes qui restent en soi… tout en déployant la richesse de la vie relationnelle. Voici un apparent couple d’opposés que nous pouvons chercher à résoudre à travers la posture : comment être bien présent de la relation à autrui et à son environnement, sans perdre une stabilité interne et une aptitude au bien-être ? Comment sortir de l’alternative entre se sentir « hors de soi », instable et mal à l’aise ou au contraire « en soi », stable et à l’aise. » Laurence Maman
« Adapter une posture de yoga »
« Adapter une posture de yoga ne signifie pas amoindrir son exigence, mais favoriser l’installation du corps dans la cohérence fonctionnelle qui permettra d’accroître ses effets. (…) La présence aux sensations corporelles et respiratoires est un puissant facteur de concentration. Cela peut passer dans toutes les attitudes de la vie, puisque nous sommes constamment dans une posture et que nous y respirons sans cesse. Les perceptions sensorielles, toujours renouvelées, nous installent dans le présent du temps. » Michel Alibert
« Grandir en humanité »
« »Grandir en humanité » c’est-à-dire « s’humaniser ». Je suis convaincu que l’être humain est celui qui « a à » : il a à devenir lui-même, à cultiver son humanité, à se constituer comme pleinement et véritablement humain, à explorer et exprimer ce que l’on pourrait appeler ses « possibilités ultimes » – les plus hautes et belles de la condition humaine. Cette notion est profondément liée à la dignité de la personne humaine. Ce qui fait notre dignité, c’est que nous avons la responsabilité de nous-même, de faire quelque chose de nous. C’est ce travail d’humanisation que les différentes vertus nous permettent de cultiver. Du reste, cette finalité gouverne aussi notre rapport à la connaissance. Pourquoi cherchons-nous la connaissance ? Pour nous humaniser. Quelque chose en nous, en notre humanité, cherche le vrai, de la même façon que quelque chose en nous cherche le juste ; le bien ; le beau – bref, les supports d’humanisation. » Abdennour Bidar
Le sens du mot yoga selon TKV DESIKACHAR
« Qu’est-ce que le yoga ?
Le mot lui même dérive d’une racine sanscrite : yug qui a deux significations traditionnelles. La première, c’est « réunir deux choses », « unir ». (…) La seconde signification est « faire converger les mouvements de l’esprit » (…) Une autre signification, est celle « d’atteindre un point qui n’a pas encore été atteint. » (…) Un autre aspect important du yoga concerne l’action, car le yoga signifie aussi « agir avec pleine conscience et avec une totale attention ». Une des autres définitions du yoga est « l’union à la Vie ». Tout processus qui nous permet d’appréhender quelque chose de plus élevé que nous-même est aussi yoga. (…)
Avec autant de définitions à notre disposition, il est important de se souvenir que la pratique du yoga requiert une certaine orientation. (…) Elle implique une observation soigneuse de chacun des pas que nous faisons de manière à savoir précisément comment et où nous devons nous diriger. Que cette observation attentive conduise à une meilleure compréhension de la Vie ou plus de contentement dans l’existence ou à quelque autre résultat est une question purement individuelle. » TKV DESIKACHAR
Énergie intuitive – Énergie rationnelle.
Toute expérience humaine de base se fait soit à travers nos sens (de manière directe et intuitive), soit à travers nos pensées (de manière rationnelle). On est donc plus étroitement connecté avec notre corps quand on expérimente quelque chose avec le sens de la vue par exemple, et non à travers notre esprit conceptuel et nos idées. Il n’y a bien évidemment rien de négatif dans le fait de développer notre esprit conceptuel, mais nous utilisons moins cette autre capacité, plus intuitive, cette connexion naturelle à tout ce qui nous entoure. (…)
De manière concrète, il faudrait donc se rendre compte combien nous sommes dans une réalité dominée conceptuellement et retrouver le contact avec cette réalité ressentie…
Il faut développer non pas le fait de nommer les choses mais d’y être présent et d’élargir ce temps où l’on peut rester présent à notre ressenti corporel. On contacte alors un sentiment de sécurité interne et d’apaisement. Et en étant de plus en plus attentifs à ces énergies ressenties corporellement, en harmonisant ces différents niveaux de notre être, on va être de plus en plus présents à ce qui se passe et à notre environnement. Lène Handberg
« Une conscience du temps »
« Vous vivez comme si vous alliez vivre toujours, jamais vous ne songez à votre fragilité, vous ne considérez pas tout le temps qui est déjà passé ; vous le perdez comme si vous aviez un trésor inépuisable, alors que peut-être ce jour que vous donnez à un homme ou à une occupation est le dernier. »
« Celui qui cherche la sagesse est un sage, celui qui croit l’avoir trouvée est un fou. »
« Hâte toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie. »
« Ce n’est pas que nous disposions de très peu de temps, c’est que nous en perdons beaucoup. »
Sénèque