« La pratique et l’étude du yoga permettent de s’observer avec une neutralité favorisant l’acceptation, mais aussi fournissent un outil de travail pour ne pas laisser les choses en l’état, pour affronter la réalité entrevue et la modifier. C’est un exercice à la fois d’exigence et d’humilité.
(…)
Je pense que le yoga amène à quelque chose comme une paix. Mais je dirai aussi que c’est une bataille. Il s’agit d’un amour qui n’est pas aveugle, qui va dans le sens du discernement, de la connaissance de soi et de ses limites. Un amour qui est une acceptation profonde la condition humaine. » B. Viard
Yoga – la pratique
La pratique – « ce mot désigne ce que l’on fait régulièrement avec son corps, son souffle et son mental : postures, exercices respiratoires, et attention mentale à ce que l’on est en train de faire. La pratique, c’est celà : une expérience d’unité, de dialogue entre ces trois composantes fondamentales de la personne : corps, souffle et mental. Pour le yoga, le souffle c’est ce qui relie les deux autres. » Béatrice Viard
« Chaque personne est unique »
« Pour faire l’expérience du yoga, il est indispensable que vous partiez de vous-même, en acceptant de vous exprimer librement dans le cadre de vos propres moyens physiques, émotionnels… C’est une règle absolue ! Votre vécu est unique, ce n’est pas celui de votre voisin ! Il n’y a rien à copier ni à imiter. Seule votre expérience s’inscrira en vous et, comme disait Bouddha, sans elle il n’y a pas de progrès possible.
Pour le yoga, chaque personne est unique. Il s’adapte à chaque individu et pas le contraire. » G. Blitz
« L’écoute – état de réceptivité et de présence »
« Pour que je puisse écouter, je dois dans un premier temps savoir m’arrêter, prendre du recul, passer d’un état du faire à un état du non faire.
Être à l’écoute de l’espace intérieur, prendre note des tensions, des épaisseurs, des agitations du mental. Et rien qu’en devenant présent à ce qui est là, à ce moment-là, une détente commence à s’amorcer, les épaisseurs se dissipent, le mental se calme.
(…) C’est à travers l’écoute corporelle que le mental se stabilise au mieux. Dans le lâcher prise qui suit la posture de yoga il s’agit de percevoir l’empreinte subtile, vibratoire de la posture. L’écoute plonge alors dans sa profondeur.
(…) le yoga donne sens à ce qui s’exprime à travers soi. » Sabine Douchaina
« La présence »
Quels conseils donneriez-vous à la nouvelle génération ?
« Nous sommes dans un monde un peu spécial. Un monde de communication. Grâce aux téléphones et à Internet, on peut parler à quelqu’un en Sibérie et l’information nous est transmise en temps réel. C’est fabuleux. Mais à mesure que se développe la communication, on perd parfois de vue l’importance de la présence. (…) Il est primordial que les jeunes prennent au sérieux la présence. Il faut qu’ils soient attentifs à l’imprévu, aux hasards de la vie qui les mettent en contact avec un autre différent. Et il ne leur faut pas fuir devant cette rencontre ! Au contraire, il leur faut se laisser la chance de découvrir l’autre, en écoutant son histoire. » Jean Vanier
« L’émerveillement »
« L’émerveillement est une faculté poétique qui se décide » explique le philosophe B; Vergely. (…) Il précise qu’enfants nous avons à peu près tous connu ces plages d’émerveillement en découvrant la beauté de la nature au cours d’une promenade puis nous avons basculé dans le conflit, le travail et la responsabilité avec « l’obligation écrasante de devenir » ajoute le psychanalyste E.de Parrot. (…) Bertrand Vergely constate que nous grandissons en laissant de côté notre capacité d’émerveillement pour une soif de comprendre le monde, d’élaborer des concepts, pour tout rationaliser, maîtriser. (…)
Il ne s’agit pas ni de se pencher avec nostalgie sur les souvenirs de l’enfance, ni de considérer certaines natures plus
heureuses que d’autres, mais d’opérer un choix conscient et libre en refusant l’aigreur et la peur : « S’émerveiller c’est décider d’arrêter d’être inquiet, et de jouir de ce qui vient avec gratitude. ».
Nous pouvons traverser des épreuves, vivre des angoisses sans vouloir toujours tout comprendre, et accepter de cheminer pour nous laisser toucher par la beauté du monde. C.Dubois-Pellarin
« TOUT est un moyen »
« Je ne sais rien, je ne peux rien, je n’y comprends rien, mais il y a le grand large, ça je le sais, il y à une chaleur d’amour pur, ça je le sais, et c’est pour cela que je suis venu au monde, et out le reste peut crouler, griffer, se débattre, – moi, je suis tranquille, il y a cet enfant-roi en moi, ce moi-moi du tréfonds, cette chaleur qui aime et qui est si vaste, si vaste qu’elle voudrait tout embrasser. »
« TOUT est u moyen, un prétexte pour vous conduire à la découverte d’une AUTRE profondeur de nous-mêmes. »
« Tout est très bien si on sait ouvrir les yeux et se servir de ce qui est là pour apprendre la leçon qu’on a à apprendre. Alors il n’y a rien à juger, rien à mettre en supérieur et en inférieur. Tout est un bâton pour avancer sur la route ».
« Mon rêve, et je veux y croire malgré toutes les apparences, c’est de réconcilier un jour l’aventure extérieure et l’aventure intérieure, que tout soit un même sourire, une même joie, un grand jaillissement spontané. »
Satprem
« Le yoga nous soutien » – 4
Moksha – « Actuellement, grâce à tous les moyens mis à notre disposition, nous jouissons d’une grande liberté qui nous permet d’aller où bon nous semble, d’obtenir les objets qui nous plaisent, d’acquérir des connaissances, etc. Malgré ces facilités, nous sommes encore en proie à la frustration et à la souffrance car cette soi-disant liberté n’est qu’un leurre, elle nous emprisonne.
Il existe une autre liberté, celle qui rompt avec notre esclavage vis à vis des possessions quelles qu’elles soient. Tout homme, à un moment de sa vie, sent en lui cette aspiration à se libérer de ses propres pièges.
Moksha est l’aboutissement de cette aspiration, c’est la libération ultime de toute servitude, de toutes les entraves et autres pièges que nous nous tendons à nous-mêmes, moksha représente l’émancipation finale de l’âme. »
TKV Désikachar
« Le yoga nous soutient » – 3
Kâma – « Ce terme recouvre l’idée du désir, tous les désirs qui nous habitent, depuis le désir inné de vivre et de jouir jusqu’au désir de spiritualité.
La puissance du désir est parfois telle qu’elle peut nous déstabiliser complètement. Par ailleurs, ce désir est aussi notre force de survie et le moteur qui nous pousse à la réalisation de notre dharma.
On peut parler d’un « kâma positif » quand le désir est orienté vers des choses qui nous élèvent et d’un « kâma négatif » quand, à l’inverse, l’objet de notre désir nous abaisse. »
TKV Désikachar
« Le yoga nous soutient » – 2
Artha – « Pour accomplir notre dharma, des moyens techniques sont nécessaires. Par exemple, nous devons nous alimenter, nous vêtir, habiter quelque part. Pour celà il faut gagner de l’argent. Selon notre situation, nous aurons peut-être besoin d’une voiture, d’un ordinateur, etc. Toutes ces choses sont nécessaires mais elles ne doivent pas représenter une fin en soi, ce n’est pas là le but de l’existence. Ce ne sont que des outils, des moyens et cela doit être bien clair pour chacun de nous. » TKV Désikachar