« La première chose à faire est de reconnaître notre état actuel. C’est la raison d’être du concept de » darshana », de miroir. Nous avons besoin d’un miroir pour voir comment et où nous sommes. Si je me regarde dans une glace, je vois mon visage. Mais je ne pense pas, que même aujourd’hui, on puisse découvrir un miroir qui permette de voir l’intérieur de l’esprit, de voir si je suis perturbé, si je suis vulnérable à la peur … Un bon miroir ne devrait pas me renvoyer n’importe quelle couleur, mais ma véritable couleur. La vie m’a appris que nous souhaitons toujours regarder le miroir qui nous donne une couleur flatteuse. (…) Un miroir doit être fidèle ; il ne devrait pas avoir de caractéristiques propres et ne devrait refléter que les miennes. » TKV Désikachar
« Le point de départ »
« Si nous ne les détruisons pas, nos potentiels sont à notre disposition. (…) Nous avons certaines possibilités sans avoir travaillé pour les obtenir ; elles nous ont sans doute été données. Mais nous les perdons si nous ne les entretenons pas.
Que nous ayons certaines capacités ou que nous souhaitions en obtenir, il est essentiel de savoir où nous en sommes. C’est le premier élément du voyage. Parce que nous désirons quelque chose, très souvent nous avons tendance à imaginer que nous sommes ce que nous voulons être. Nous devrions examiner cela attentivement et accepter notre point de départ. Toutes les pratiques doivent partir du point où nous sommes et non pas du point où nous voudrions être. » TKV Desikachar
« La clarté intérieure »
« Nous n’arrivons à percevoir l’espace extérieur que dans la mesure où notre espace intérieur est clair. C’est la clarté de l’intérieure qui illumine l’extérieur. Si vous n’acceptez l’idée de cette clarté intérieure, votre existence et même la faculté d’élocution grâce à laquelle vous établissez justement votre existence, deviennent fausses. Vous dépendez de cette clarté intérieure, de cette force interne agissante, ne serait-ce que pour prononcer une phrase. (…)
Le Purusha Shukta dit que cette force est présente en chaque être vivant. La vie ne continue que dans la mesure où cette force est présente et en son absence, il n’y a ni perception, ni cognition, ni quoi que ce soit. »
Shri T. Krishnamacharya
« Le yoga nous prépare »
« Le yoga c’est ce qui nous prépare et donc ce qui nous protège.
On reproche souvent aux adeptes du yoga de se réfugier dans leur cuirasse ou leur carapace (…). Le yoga nous prépare à confronter les difficultés de l’existence et nous protège contre nos propres erreurs et celles des autres puisqu’il développe la connaissance de soi et l’attention. Toutefois, il nous inspire aussi une grande disponibilité et respecte notre vulnérabilité essentielle. Il faut pour en avoir la preuve, lire l’histoire de karana dans le mahabharata. Le prince était protégé par une armure invincible mail il fut quand même tué puisqu’il donna son armure à indra, par simple générosité ». François Lorin
Rechercher pour l’être humain l’état de santé au sens large »
« Il s’agit de bien se sentir ; les Indiens diraient que la coordination des fonctions de l’organisme est bonne. Ceci n’implique pas forcément l’absence totale de trouble ici ou là ; mais la capacité de ne pas être perturbé durablement ou en profondeur par les « accidents » qui peuvent survenir et d’intégrer dans un nouvel équilibre les modifications induites en nous par telle ou telle maladie … c’est faire appel à nos capacités de flexibilité et d’adaptation au sens physique et psychique. (…) L’intelligence qui anime notre corps peut se dévoiler. » L. Maman
« Le corps, point de départ »
« (…) il ne suffit pas de travailler sur le corps systématiquement, pour qu’une transformation positive survienne « au-delà » du corps. Il faut que l’intelligence, à tout instant, s’applique à ce travail. Le corps, lui-même devient alors intelligent et reflète l’harmonie générale de l’individu.
Dans le cas contraire, nous pouvons au mieux faire souffrir notre corps par des pratiques inadaptées ; (…) Dans le bien être d’un individu interviennent au premier chef des rapports harmonieux avec son environnement géographique, familial, culturel … Si cette harmonie existe, toutes les conditions favorisant son équilibre se trouvent réunies.
Ce qui se passe au niveau du corps est un reflet de la façon dont tout celà est vécu.
C’est ce que propose le Yoga : un reflet de notre propre vie. »
L. Maman
« La non-violence »
« La non-violence n’est pas une stratégie que nous pouvons utiliser un jour et laisser de côté le lendemain, pas plus quelle ne fait de nous des agneaux ou des mauviettes. La non-violence consiste à inculquer des attitudes positives pour remplacer les attitudes négatives qui nous dominent. Tout ce que nous faisons est conditionné par des motivations égoïstes – ce que nous avons à gagner – et plus encore dans une société à dominante matérialiste qui tire sa force d’un individualisme à toute épreuve. Aucun de ces concepts négatifs ne contribue à créer des familles, des communautés, des sociétés ou des nations homogènes. (…)
La non-violence consiste à faire émerger ce qu’il y a de positif en nous. (…) Nous ne pouvons changer le monde que si nous changeons nous-mêmes. » Arun Gandhi
« L’expérimentation personnelle »
« (…) dans la base du yoga, on sait que la connaissance de l’esprit et du corps s’apprend uniquement dans l’expérimentation personnelle. Et il ne faut pas oublier qu’il y a toujours une part de notre être qui échappe au pouvoir des mots et des idées : cette portion de réalité reste mystérieuse, car est de l’ordre du ressenti et intransmissible.
(…) Alors voici mon conseil : fixez-vous des objectifs simples, à votre portée, et avancez doucement, pas à pas, l’esprit et le coeur ouvert. »
S. Haskell
« La méditation n’a rien de magique »
« La méditation n’a rien de magique.
Comme le dit la Bhagavad-Gita :
« L’esprit est comme le vent, je suis comme le navire ».
Le vent a soufflé longtemps, très fort et dans toutes les directions. Il faut donc un effort pour le diriger. Une tentative restera sans résultat et il faut un certain temps pour obtenir un effet. (…) Il faut insister et persister. » TKV Désikachar
« Le petit rectangle de mon tapis »
« Je suis émue par les différences d’âges, de milieux, de silhouettes… Et lorsque nous pratiquons, tout se fond en une seule et belle unité. (…) Ces profils sereins qui esquissent un léger sourire intérieur, ce silence qui enveloppe la pièce d’un douce chaleur, tout cela est nouveau pour moi et réconfortant.
Un doute pourtant s’était insinué lorsque la salle s’était peu à peu remplie. Serai-je capable, moi l’asthmatique en perpétuel besoin d’air que seuls enivrent les grands espaces, de pratique avec, pour unique territoire, le petit rectangle de mon tapis ? Rien n’était moins sûr mais dans la détente et l’attention, à mon grand étonnement et contrairement à ce que je redoutais, se révélait en moi, comme en chacun, une retraite du coeur, un faculté à créer de l’espace à l’intérieur.
Après avoir exploré les parois du globe, j’aspirais à plonger dans les profondeurs de l’être, plus vertigineuses peut-être… » S. Bodet