Le monde est en expansion
« Le mot brahmacarya est composé de deux termes (brahman + âcârya) tout à fait fondamentaux dans la culture de l’Inde et que l’on retrouve souvent dans les textes de yoga. Le premier vient de la racine verbale « brimh » qui signifie croître, grandir, être en état d’expansion.
Les anciens en Inde, avaient senti que la réalité dans laquelle nous nous trouvons est une réalité dont la qualité essentielle est d’être en expansion. (…) Ils avaient senti à leur façon que chaque être vivant est un processus de croissance.
Chacun d’entre nous est un processus de croissance et même si la croissance la plus intense semble avoir lieu dans les premières semaines de la vie, ce processus ne s’arrête pas jusqu’au moment de la mort ; il ne s’arrête même pas avec la mort. On y reviendra peut-être. L’univers, la totalité, le « tout » est en expansion, et la partie, l’individu, est également dans un processus de croissance. Le besoin d’expansion est la première prise de conscience à faire concernant la gestion de l’énergie.
Celui ou celle d’entre nous qui penserait qu’il peut s’économiser, se restreindre, ou cesser ce processus de croissance lutterait en vain contre quelque chose qui est plus puissant : l’essence même de la vie et l’essence même de la conscience.
Le deuxième terme, âcârya, vient du verbe « car », se mouvoir, se déplacer, aller dans une direction.
En Inde, le terme âcârya signifie « l’instructeur », celui qui nous aide à nous déplacer vers l’objectif recherché, en l’occurrence « le retour vers soi ».
Le brahmacharya est l’état dans lequel on cherche à se déplacer, à atteindre l’état de croissance totale, l’ultime croissance, l’épanouissement total. Un peu comme la graine cherche à devenir l’arbre, le foetus cherche à devenir le nouveu-né et l’adolescent vise l’état adulte … Dans la culture de l’Inde, le brahmacârin est donc celui qui cherche l’épanouissement parfait, l’accomplissement total, l’expansion sans limite. Le brahmacârin est celui qui consacre sa vie à étudier, non pas intellectuellement mais en consacrant sa vie à la recherche de l’Essentiel.
F. Lorin