« La liberté est due à la connaissance mais la connaissance ne suffit pas ; il faut agir. La rechercher de l’Absolu est le grand chemin. Mais cette recherche reste vide si elle ne s’appuie sur l’action. Alors le yoga insiste sur l’action. (…) Pour Patanjali, la liberté est possible, après la mort, mais aussi dès cette vie. Et pour cela, il est bien temps d’agir. L’action constitue le point essentiel qui résume le mieux le point de vue du yoga. (…)
Mais peut-être la grande originalité du yoga, c’est le détachement qui, outre l’action, est demandé à chaque étape du parcours. Agir pour autrui, et ne pas être attaché aux conséquences de l’action pour autrui, ni même à la bonne conscience, à la satisfaction que cela ne manque pas d’engendrer ; agir pour connaître les choses, mais ne pas être attaché aux choses, ni même à la connaissance que l’on a des choses ; agir à la fin pour se connaître, et ne pas être attaché à la connaissance que l’on a de soi-même.
Agir avec détachement. (…) Peut-être le dernier détachement demandé à celui qui est en passe de devenir libre, est-il de se détacher de la liberté elle-même. Car tant que l’on reste attaché, même infimement, à la liberté qui est en train d’éclore en soi, alors que l’on devient libre, comment pourrait-on être libre ? »
P. Geenens