« Le mot âsana (posture) est aussi ancien que l’histoire de l’Inde. Considérons l’un de nos rituels d’origine védique : avant de nous asseoir pour faire ce que l’on nomme japa (récitation), nous demandons à certaines forces de nous conférer leur propre stabilité. La prière dit : « Terre, ô ma Terre, soutiens-moi de la même manière que tu es soutenue par le Seigneur qui a pris la forme d’une tortue pour te sortir du fond de l’océan. »
L’histoire raconte que le Seigneur offrit d’être la base de l’épine dorsale qui soutien le grand Mont Meru, utilisé comme bâton à baratter l’Océan de Lait, tandis que le grand serpent Ananta tenait lieu de corde enroulée autour du Mont Meru.
À l’une des extrémités tiraient les démons, à l’autre les dieux. La corde était mue de telle façon que le Mont Meru barattait, alors que la Tortue (Kûrma) restait stable, comme immobile.
C’est pourquoi la prière se poursuit ainsi : « Terre, toi qui es un exemple pour l’âsana, donne-moi la stabilité qui est la tienne. »
Cette stabilité n’implique nullement qu’il ne se passe rien. Ici, celà signifie « restriction du mouvement ».
On utilise très souvent le Grand Ananta pour illustrer l’idée d’âsana. Dans cette légende, la plus ancienne que nous connaissions à propos d’âsana, le rôle d’Ananta consiste à aller et venir sans être blessé ni tué.
Retenons surtout que c’est Meru, la montagne censée atteindre les cieux, qui est utilisée comme bâton à baratter.
DANS CHAQUE CORPS HUMAIN EN EFFET, IL EXISTE UN MONT MERU : la colonne vertébrale, depuis la nuque jusqu’au coccyx, est appelée en sanskrit Meru danda (bâton). Or toute pratique vise précisément une action sur le Meru danda. » TKV DESIKACHAR
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