« N’y-a-t’il pas un moment où le vieillissement nous impose de ne plus regarder nos corps narcissiquement, mais d’apprendre, si nous ne l’avons déjà fait plus jeunes, à vivre notre corps, à éprouver le plaisir d’être vivant. Avoir un corps vieux n’empêche pas d’être heureux dans son corps. Si l’on pouvait initier toutes les personnes âgées à cette perception du « corps que l’on est », bien des souffrances liées au « corps que l’on a » seraient alors surmontées. Cet apprentissage exige du temps, de l’attention et de la disponibilité, trois qualités qui ne sont pas incompatibles avec la vieillesse, bien au contraire. Il s’agit d’exercer sa perception, de la développer, de l’affiner. Des joies immenses sont alors réservées à ceux qui découvrent un univers intime dont ils n’avaient pas conscience. Leur corps ‘extérieur » peut être en ruine, leur corps « intérieur » est plus vibrant et vivant que jamais. (…)
En vieillissant, le corps est appelé à une aventure spirituelle. Celle du passage de l’avoir à l’être. » Marie de Hennezel